Le prince pilote

 


Le prince pilote

    Je l’ai écrit dans le blog : dans le roman, j’ai inclus nombre de péripéties vécues, mais aussi des éléments prémonitoires, comme hélas la mort d’un pilote, et comme la prouesse réalisée par Frank dans la fiction : « un vol relatif » entre un avion et un chuteur.

    Ni l’accident ni l’exploit ne puisent effectivement leur source dans la réalité, puisque Le Dessous du ciel a été publié en 1968.
    Parviz, notre pilote, s’est tué en meeting le 30 mai 1971. L’exploit imaginé, lui, s’est concrétisé en 2017, quand deux Français sont entrés à l’intérieur d’un avion en vol. 

PARVIZ, notre pilote

  Le 30 mai1971, un meeting parmi tant d’autres, mais ce jour-là, sous nos yeux, Parviz s’écrase.
    Il était seul, venait-il de nous larguer ? Je ne sais plus. À partir de ce moment, le traumatisme a presque tout effacé,  je n’ai que des bribes de souvenirs : sa mère, prévenue et accourue… le public qui aime le drame… l’enquête sans suites (l’avion, récemment révisé, était en bon état).  

    L’équipe a repris ses activités, j’ai continué à sauter en meetings jusqu’à fin 1973, après quoi j’ai été nommée aux Antilles.

    Dans mon roman, j’avais brodé par rapport à la réalité (où il n’y avait pas d’héroïne amoureuse du pilote de l’équipe) puis les scénaristes chargés de l’adaptation télévisée ont brodé par rapport au livre : l’ORTF ne voulait pas d’un héros qui disparaisse ; le pilote, dans le feuilleton, survivait donc à un accident.

    De Parviz, mort à 27 ans, il nous restait quelques photos, témoignage de son charme « oriental » (il était d’origine iranienne), le souvenir d’un jeune homme plein de courtoisie et de bonne humeur, d’une parfaite culture française.
    Peu de confidences. Quelques évocations exotiques, un éléphanteau qui entourait ses cheville de sa trompe, en signe d’affection.
    Il avait, je crois, exercé le métier de plongeur-scaphandrier… que sa mère l’avait supplié d’abandonner, car trop dangereux. Le destin a de ces ironies. 

Parviz, parachutiste

    Parviz pilotait et sautait… Sur cette image, il porte un parachute sommairement brassé, après un saut. Les chuteurs se convertissent souvent au pilotage ; il semble que l’inverse soit moins vrai : pour un pilote, quitter un avion en vol est la chose la moins naturelle qui soit… j’en ai connu qui détournaient la tête après avoir réduit les gaz, pour ne pas nous voir passer la porte !

    À la fin du feuilleton, Mike saute en parachute lui aussi, comme Parviz avait coutume de le faire.

    Après tant d’années, en 2023, rassemblant des documents pour le blog et voulant lui rendre hommage, j’ai fait pour la première fois un geste auquel je n’avais jamais pensé.
    J’ai tapé son nom dans un moteur de recherche : P-a-r-v-i-z S-h-a-h N-e-j-a-d. 

Le moteur m’a catapultée à  Belle-Isle-en-Terre, au cimetière de Locmaria, et m’a fait une révélation : 

Prince Kadjar PARVIZ SHAH NEJAD

Prince Kadjar PARVIZ SHAH NEJAD

Naissance : le 00/00/1944

Décès : le 00/00/1971

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Transcription : Faits de Vie 

Le cimetière de Locmaria en Belle-Isle-en-Terre réserve bien des surprises...
Outre le mausolée de Lady Mond, on y trouve les sépultures de la famille Vallée et de l'aviateur Maurice Noguès.
Une autre tombe attire le regard ; il s'agit d'un monument en granit rose où reposent Pierre CLECH (1893-1963) et son épouse Julienne CAOUISSIN (1893-1966), et un certain Parviz Shah Nejad, Prince Kadiar [sic] (1944-1971) ; voir détail de la tombe ci-dessous.

    Ce dernier, mort à 27 ans dans un accident d'avion, serait apparenté à l'ancien Shah d'Iran.
    Il est le fils de Madeleine Françoise Marie PENHOAT, lointaine cousine de Pierre Marie CLECH (cf. généalogie ci-dessous).
    Il partage la sépulture de ce couple parce que petit, il était en garde chez eux.

 La Fiche Personnage de Parviz, appartient au groupe N° 142.
En cliquant, on apprend que ce groupe de personnages compile des individus costarmoricains au parcours étrange et hors du commun. 

    Hors du commun, c’est le mot… Penchons-nous sur les fiches généalogiques, accessibles en ligne. Les Côtes-d’Armor ont donc accueilli pour son dernier voyage le petit garçon né de Madeleine PENHOAT (bretonne) et de Sultan Abdellah [= Abdullah] Mirza SHAH-NEJAD, (né à Téhéran), 


    Parviz, confié dans son enfance à Pierre CLECH et Julienne CAOUISSIN, dans le tombeau desquels il repose.  

Madeleine Françoise Marie PENHOAT (1924-2002)

Madeleine Françoise Marie PENHOAT

NAISSANCE : née le 27/01/1924  à Plougonver (22216)
MARIAGE : le 30/08/1941 à Saint-Denis (93066), avec Sultan Abdellah Mirza SHAH-NEJAD
MARIAGE : le 15/11/1957 à Paris (75108), avec Pierre Hippolyte Joseph LE ROUX
DÉCÈS : le 17/07/2002 à Paris (75118)

    Sous la mention « Faits de vie » de la fiche généalogique de Madeleine PENHOAT figurent ces simples mots : 
Madeleine Françoise Marie PENHOAT est la mère du Prince Kadjar PARVIZ SHAH NEJAD.

De nombreuses questions demeurent, (pourquoi l’inhumation dans ce caveau ?  À quelle époque Parviz a-t-il vécu en Bretagne ? Etc.)


-  Si vous avez des informations complémentaires, merci de nous les transmettre via les commentaires de cette page.

Lien vers le site ancestry :
www.ancestry.fr

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Un article du Monde relatant l'accident de Parviz (avec une erreur sur son âge (27 ans et non 25)

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